Publié le 2 juin 2016
Depuis 2009, 33 pygargues retrouvés mort pour cause d'empoisonnement en Serbie!
Voici l'article complet paru dans World Bird Watch (mars 2016), traduction: JM Thiollay.
On pourrait penser que les oiseaux qui ne figurent pas dans la Liste Rouge de l’UICN ne sont pas menacées. Cependant ce statut dément leur situation actuelle. Le Pygargue à queue blanche, Haliaeetus albicilla, est de ceux-là. Sa population en Serbie a atteint 125 couples en 2015. La production annuelle est d’environ 50 jeunes oiseaux dans ce pays, mais seulement 5 d’entre eux atteignent la maturité sexuelle et se reproduisent en couples monogames. Perdre un seul de ces oiseaux est donc une grosse perte.
Depuis 2009, 33 carcasses de Pygargues ont été trouvées en Serbie, principalement victimes d’empoisonnement par pesticides dans des appâts destinés à d’autres prédateurs. « Quand une carcasse est trouvée, elle doit être signalée au Ministère de l’Agriculture et de la Protection de l’Environnement, ainsi qu’à un vétérinaire qui doit déterminer la cause de la mort » rappelle Marko Tucatov de l’Institut de la Conservation de la Nature de la Province de Vojvodine. Cependant les analyses n’ont été faites que dans peu de cas en raison de problèmes administratifs.
L’accroissement des populations de rongeurs a accru l’usage des rodenticides, y compris ceux qui sont interdits mais toujours disponibles au marché noir. « Au printemps 2014, la Société d’Etudes et de Protection des Oiseaux de Serbie (BPSSS, partenaire Birdlife) a adressé une plainte officielle au Secrétariat de la Convention de Berne. Nous leur avons demandé de prendre des mesures administratives, et à la République de Serbie, d’empêcher une telle mortalité d’oiseaux, mais sans résultat à ce jour » déclare Milan Ruzic, président de la BPSSS..
BPSSS, avec d’autres organisations serbes de protection, ont fait une campagne pour l’utilisation raisonnée des pesticides en attirant l’attention des propriétaires terriens, agriculteurs, protecteurs, chasseurs et experts agricoles.
En Serbie, les peines encourues pour l’empoisonnement d’espèces protégées vont d’amendes élevées à des peines de prison, du moins sur le papier. L’application de la loi a encore beaucoup besoin d’être améliorée.