Nouvel article scientifique sur les vautours

 « L’anthropisation du paysage conditionne la survie d’un grand charognard aviaire »

En janvier 2020 est paru un nouvel article de E. Arrondo et al. sur l’influence des paysages anthropisés sur la survie des grands vertébrés et particulièrement sur celle les vautours. En effet, les vautours sont très menacés et voient une baisse de leurs effectifs en raison d’une mortalité importante liée aux activités humaines.
L’impact de l’anthropisation (via l’indice d’empreinte humaine) a donc été étudié sur 66 vautours fauves dans deux régions espagnoles.

Les événements de mortalité non naturelle dans les paysages dominés par l'homme sont particulièrement impactantes pour les populations de grands vertébrés avec des stratégies K. Parmi les oiseaux, les vautours sont l'un des groupes les plus menacés connaissant une forte baisse de population en raison de cette mortalité.
Les facteurs à l'origine de la mortalité non naturelle sont généralement étudiés séparément. Cependant, l'utilisation potentielle d'un indice intégré capable de prédire les risques de mortalité à grande échelle des vautours pourrait être particulièrement utile pour planifier des stratégies de conservation.

Pour cette étude c’est l'indice d'empreinte humaine qui a été utilisé pour examiner l'impact de l'anthropisation du paysage sur les taux de survie de 66 vautours fauves eurasiens (Gyps fulvus) marqués par GPS dans deux régions espagnoles.
Il s’est avéré que la recherche de nourriture dans des zones plus anthropisées a entraîné un risque de mortalité individuelle significativement plus élevée, principalement en raison de collisions avec des véhicules, d'empoisonnements, d'électrocutions et de percussions des éoliennes. Les taux de survie annuels moyens ont été estimés à 0,817 ± 0,043 SE pour les individus des régions les plus anthropisées et 0,968 ± 0,018 SE pour les individus des régions les moins anthropisées.

Des recherches supplémentaires devraient être menées pour déterminer si certaines populations de vautours pourraient agir comme des puits écologiques discrets en raison de la dynamique des métapopulations. D'un point de vue plus large, notre étude montre que l’empreinte humaine est un indice utile pour prédire la survie des vautours et peut être très utile pour planifier des mesures de conservation à grande échelle. 

Figure : Estimations des probabilités de survie mensuelles et annuelles (lignes continues noires et rouges, respectivement) et de l'IC (Indice de confiance) à 95% (lignes pointillées noires et rouges, respectivement) par rapport à l'indice d'empreinte humaine (modèle 1, tableau 1 de l’article)
Tiré de l’article : E. Arrondo et al. « Landscape anthropization shapes the survival of a top avian scavenger » © Springer Nature B.V. 2020