Publications Publié le 26 novembre 2020
Le suivi du Vautour percnoptère en 2020 dans les Balkans a permis de mettre en évidence une augmentation du nombre de territoires que l’espèce occupe par rapport à l’année précédente (55 contre 52 en 2019). C’est notamment la Bulgarie, qui a connu depuis quelques années des fluctuations passant de 30 territoires occupés en 2016 à 24 en 2019, qui a vu l’espèce s’étendre sur son territoire (27 territoires occupés en 2020 contre 24 en 2019). Ajouté à cela, une augmentation de 9% du nombre de couple a aussi été observée (49 couples en 2020 contre 45 en 2019) (Figure 1).
Figure 1 : Évolution du nombre de territoires occupés et du nombre de couples de Vautours percnoptères de 2012 à aujourd’hui (© Nicolas DA ROCHA).
Toutes ces observations positives sont probablement dues, à la fois à un taux de survie plus important des individus à l’Est de la péninsule ainsi qu’à leur retour dans d’anciens ou de nouveaux territoires de reproduction. Deux nouveaux couples ont pu être enregistrés en Bulgarie (26 contre 24 en 2019), tandis que la Grèce et l’Albanie en comptabilisent 1 de plus chacun (respectivement 4 contre 3 et 6 contre 5). La Macédoine du Nord quant à elle reste stable avec toujours 13 couples depuis 3 ans.
Suite à un déclin de la population en 2014, l’aire de reproduction des Vautours percnoptères s’est réduite (Figure 1 - nombre de territoire occupés) fragmentant ainsi la population de la péninsule balkanique en six sous-populations séparées par plus de 80 km (Velevski et al. 2014). Cependant, depuis 2018, on peut observer des résultats plutôt satisfaisants avec une augmentation certaine du nombre de couples et de territoires occupés par l’espèce. En 2020, on observe même une augmentation du nombre de territoires occupés par le vautour dans les Rhodopes de l’Est (23 contre 22 en 2019).
L’année 2020 est aussi marquée par le retour confirmé d’un couple sur un ancien territoire de reproduction plus occupé depuis 2008 dans le Parc National de la Forêt de Dadia-Lefkimi-Soufli en Grèce [1]. Toutefois, la population de Grèce centrale a atteint son minimum historique avec un seul oiseau restant. Son avenir reste incertain dans cette région.
La reproduction dans les différents pays des Balkans demeure proche ou plus élevée que la moyenne des autres populations de l’Europe pour l’espèce. Cette année ce sont 28 nouveaux oisillons qui sont nés issus de 22 couples producteurs.
Pour soutenir la population du Vautour percnoptère dans les Balkans, la mise en place de sites de nourrissage a continué en 2020. Grâce à cela, en Bulgarie, 7 couples de vautours percnoptères ont été soutenus dans deux sites de nourrissages et 9 autres dans un nouveau site de nourrissage pendant cette saison de reproduction. De plus, le site de nourrissage, qui avait ouvert en 2019 dans les Rhodopes orientales, a accueilli un oiseau adulte à la fin de la saison de reproduction cette année. Quant aux autres pays de la région, trois stations d’alimentations fonctionnent en Grèce pour couvrir 60% de la population du pays, en Albanie c’est deux stations pour deux couples (40% de la population) et enfin une station fonctionne en Macédoine pour 3 couples (23% de la population).
Les Balkans demeurent une région stratégique en Europe dans la préservation et la conservation de la biodiversité puisqu’elle fait l’objet de plusieurs programmes de réintroduction comme par exemple des vautours moines qui vont être réintroduits en 2021 dans les Rhodopes [2].
Nicolas DA ROCHA