Événements Publié le 12 mai 2020
Dix ans après le précédent, SEO BirdLife a organisé un recensement national en 2018, dans le cadre de son suivi régulier des espèces de la liste rouge espagnole. D’après ce recensement, la population espagnole de vautours percnoptères reste stable !
Vautour percnoptère (c) C. Bougain
Des dizaines de bénévoles et d'administrations ont contribué et surveillé les falaises à travers le pays pour déterminer le statut de ce magnifique vautour. Cet effort a également été soutenu financièrement par le VCF, grâce à une subvention de la fondation MAVA. Ce recensement, mis à jour, reflète que la population de l'espèce dans le pays est stable à un niveau général et que les déclins importants auxquels l'espèce a été confrontée à la fin du siècle dernier et au début de celui-ci ont cessé.
Le vautour percnoptère en Espagne
Le vautour percnoptère a deux sous-espèces en Espagne :
- la sous-espèce péninsulaire, actuellement inscrite sur la liste rouge espagnole des espèces menacées dans la catégorie des espèces vulnérables
- la sous-espèce des îles Canaries dans la catégorie des espèces en voie de disparition
L'Espagne abrite toutes les espèces de vautours européens et la plus grande population européenne de vautours percnoptères. Le pays est un véritable bastion mondial pour l'espèce avec 1 490 à 1 567 couples.
Cependant, les tendances démographiques varient selon les régions
En effet, la population de vautours percnoptères semble globalement stable, mais il y a quelques exceptions.
En Andalousie, par exemple, la population de vautours percnoptères a diminué au cours de la dernière décennie, en raison de l'empoisonnement et de l'impact de grandes infrastructures telles que les parcs éoliens. Depuis des années de nombreuses actions sont menées dans la région pour la préservation de cette espèce et en faveur de la lutte contre les empoisonnements en Europe. Cependant une plus grande sensibilisation et un plus grand soutien sont nécessaires pour faciliter les actions cruciales de conservation menées par les naturalistes. En effet, la moitié des vautours d'Europe migrent à travers l'Andalousie.
De plus, la population de Castille et Léon, qui est un bastion de la population ibérique du vautour percnoptère, a également légèrement diminué depuis le dernier recensement. Les fantastiques canyons du Douro, mais aussi certaines parties de Burgos, Zamora et Leon ont connu un abandon rural, ce qui a créé des changements au niveau des habitats associés.
Le projet LIFE Rupis dans le Douro travaille à renforcer la population de l'espèce en réduisant la mortalité de ces oiseaux et en augmentant leur succès de reproduction.
Un autre domaine où la situation est préoccupante est la vallée de l'Èbre où la densité de cette espèce est assez élevée et où il y a eu une importante mortalité, notamment à cause du poison.
Il y a aussi de bonnes nouvelles
Dans la campagne cantabrique, des Asturies au Pays basque, les populations semblent stables et il y a même de nouvelles colonisations. Une tendance similaire se produit dans l'Alto Tajo, où se trouve l'une des plus importantes populations de vautours percnoptères ibériques.
De plus, un phénomène particulièrement intéressant et positif est le rétablissement et la nouvelle colonisation de l'espèce dans le nord-est de la péninsule ibérique, en commençant par les chaînes de montagnes du nord de la communauté valencienne, Els Ports, et se poursuivant dans toute la Catalogne. Les populations de Lleida, de Gérone et du centre de la Catalogne ont augmenté.
Enfin, il existe des tendances positives dans les populations insulaires comme aux Canaries où des recherches rigoureuses ont permis des mesures de conservations permettant à l’espèce de ne plus être au bord de l’extinction !
Aux îles Baléares, à Minorque, grâce au travail assidu des gouvernements et des ONG, des centaines de poteaux électriques dangereux ont été sécurisés et la menace d'empoisonnement a diminué.
Les efforts doivent continuer
La péninsule ibérique détient l'un des bastions mondiaux des vautours percnoptères et il est impératif de faire face aux menaces auxquelles cette espèce est confrontée.
La persécution et l'empoisonnement persistent en raison de certaines pratiques de chasse et d'élevage. Une sensibilisation et une application efficace sont nécessaires pour changer ces anciens schémas et mettre un terme à ces menaces.
D'autre part, des politiques de conservation doivent être mises en place pour lutter contre l'abandon des campagnes. En outre, il est urgent de lutter contre les impacts des infrastructures telles que les parcs éoliens et les lignes électriques où les vautours entrent en collision et sont électrocutés.